Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

FOOT REPUBLIK Aïcha Noui

7 mai 2021

Ces interdictions qui compromettent chaque jour un peu plus le sens premier du football

L'arrêté de la préfecture du Pas-de-Calais, tombé le 6 mai, s'affranchit bien volontiers de ce qui est l'essence du football : aller voir son équipe jouer, afficher ses couleurs, communier, faire vibrer le stade, craquer des fumigènes.
Ces derniers mois, le football a déjà sacrifié beaucoup à la pandémie, en premier lieu ses supporters, privés de stade. 
Ce vendredi 7 mai, à Bollaert c'est jour de match, et plus encore jour de derby. Ce grand moment de football, on ne l’aurait jamais imaginé dans une antre vide, sans entendre résonner les chants des supporters, sans sentir vibrer le béton sous les pieds des supporters, sans voir la folie de la Marek descendre des tribunes et s'emparer des onze hommes sur le terrain. 
Les garants 
Malgré l'absence, le vide des tribunes, le football se sauve encore parce qu'à Bollaert, il y a une âme; parce qu’il est inscrit sur chaque centimètre carré de ses sièges la ferveur inconditionnelle du peuple sang et or; parce que des milliers de supporters enfermés à l'extérieur entretiennent la fièvre. Elle ne tombera jamais qu'importe la pluie d'interdictions, et on ne peut que le regretter, bien trop souvent au service d'un football global qui nie, jusque dans les sièges du stade, le sens premier du football : aller voir son équipe jouer.
Les supporters sont les garants du sens et le dernier rempart, malmenés par des arrêtés qui dépassent largement les frontières de l'absurde. Les articles 1er et 2 de l’arrêté préfectoral limitent le supporter dans ses déplacements. Porter un maillot sang et or sur la voie publique à Arras ou Béthune devient un délit. Dans ces conditions, on s’interroge: mais que nous reste-t-il du football ? 
 
Publicité
2 mars 2019

Les Gueules noires du Racing club de Lens : football et intégration sociale

Article publié sur le blog Melting Nord en 2015.

Eq-1953-1954-1R-Cinquantenaire-1024x942L’équipe de l’équipe première de Lens entre 1955 et 1956 avec Arnold Sowinski lors du 8e de finale de la Coupe de France. Crédit photo Archives municipales de Lens.

 

Le Racing Club de Lens est marqué par l'arrivée des immigrés venus travailler dans les mines. Si le club artésien a été un exemple de la culture de l'intégration par le football, il était surtout dans les années 1940, le moyen d'instaurer un contrôle social dans les mines. 

 Le Racing club de Lens (RCL), club des Gueules noires, a longtemps respiré au rythme des mines de charbon. Cette réputation, il la doit en partie aux centaines de milliers de mineurs polonais arrivés dès 1922. Le club va y recruter ses meilleurs footballeurs et composer l’une des plus belles équipes entre 1953 et 1956. « À cette époque, le club était un véritable accélérateur d’intégration », commente Marion Fontaine, enseignante chercheur en histoire et écrivain.


Du stade à la mine
Le club artésien qui recrutait jusque dans les années 1930 des migrants sportifs, comme le Hongrois Ladislas Smid et l’Autrichien Anton Marek, va opérer un tournant avec les grandes grèves de 1948. Les interruptions de travail vont durer huit semaines. Les patrons des compagnies minières ont alors très peur. Pour calmer les ardeurs insurrectionnelles au fond de la mine, le RCL, propriété des houillères, « va alors puiser dans le vivier des enfants polonais, la deuxième génération, celle qui est née en France », raconte l’historienne.

Le club de foot lensois va alors se muer en outil de contrôle social dans les mines. « À moment-là, la volonté d’intégration du club est une stratégie par défaut, selon Marion Fontaine. Il valait mieux que les gens aillent au stade plutôt qu’ils fassent grève. C’était aussi un moyen de lutter contre le communisme très présent chez les mineurs polonais.» C’est d’ailleurs à cette époque que les contrats de « footballeurs-mineurs » sont créés. Cela permettait à ces derniers de travailler dans la mine et de porter le maillot de l’équipe première du club.

Daniel Polacinski est supporter du RCL depuis que son père mineur l’a emmené au stade Bollaert pour la première fois. Il avait dix ans. « C’était une époque dorée avec Bernard Placzek, Arnold Sowinski, ou Maryan Winiewski. Les footballeurs polonais étaient très appréciés par la population, se souvient Bernard. Ils étaient une vitrine de l’immigration, ça permettait aux autres de s’intégrer plus facilement. » Mais la volonté du club s’est effritée dans les années 1960-1970 avec la fermeture des mines. Le club s’est normalisé. Et la vague d’immigration suivante, celle issue du Maghreb est arrivée « dans un système qui ne fonctionnait déjà plus », explique Marion Fontaine. Une époque révolue aujourd’hui pour le RCL, un club symbole et témoin de ce passé minier.

Le club recommence alors à recruter sur le marché des transferts vers la fin des années 1950. L'Algérien Ahmed Oudjani, pur migrant sportif, arrivé en 1958 au sein du club, n'a jamais travaillé à la mine: « Il était adoré dans les tribunes. Il a été un grand joueur et il reste à ce jour le meilleur buteur du club, raconte Daniel Polacinski, supporter historique. Tous les supporters se reconnaissaient en lui

Quarante ans plus tard, en 1998, l’équipe lensoise championne de France n’était plus le miroir de son histoire. Un sacré paradoxe dans le bassin minier qui doit aussi une part de son histoire à ces mineurs venus d’ailleurs.

24 octobre 2018

La crise identitaire du football anglais

Article publié sur le site Scribum en 2011.

2489973605_dfbfb127fa

Le football est ancré dans des valeurs et des identités fortes, mais ce statut est précaire. Devant les enjeux économiques colossaux, les mutations opérées dans le monde du football anglais destabilisent les supporteurs historiques et leur conservatisme pourtant nécessaire. Car la globalisation appelle à de nouvelles règles et à des codes devenus insaisissables pour les supporteurs qui ne se reconnaissent plus dans ce football global et mercantile. Le danger d'une perte de sens du championnat anglais n'est désormais plus une simple probabilité mais une certitude.

La disparition des KOPS 

L'une des premières conséquences de ce football global dans les stades anglais est la mutation du supporteur. Son éradication a favorisé l'émergence d'un nouveau public aseptisé.

Des drames ont fatalement placé les kops de supporteurs au centre des débats. La généralisation aidant, ils sont devenus les boucs émissaire du football anglais. Devenus indésirables, ils sont diabolisés puis chassés pour faire de la place à un public plus consumériste, vulnérable aux sirènes du football business.
Dans les années 1980, des drames ont définitivement fait basculer l'opinion et accélérer le processus de remodelage du public dans les stades anglais. Le 29 mai 1985 au stade du Heysel à Bruxelles, la Juventus et Liverpool s'affrontent en finale de la Coupe d'Europe des clubs champions (Ligue des champions aujourd'hui). La tension entre les deux camps de supporteurs est exacerbée. Des conditions de sécurité précaires, des tribunes surchargées et des provocations à double sens, auront raison de la vie de 39 personnes piétinées contre un muret effondré. L'Europe est sous le choc et l'Angleterre traumatisée car ses supporteurs sont montrés du doigt suite à leur charge sur la tribune voisine. La tragédie du Heysel marquera alors un tournant dans la perception des supporteurs.
Mais c'est en 1989 avec la tragédie d'Hillsborough et ses 96 victimes, que les autorités britanniques décident de mettre un terme aux contrôles des tribunes par les supporteurs. Le drame fera évoluer leur condition de façon radicale. Si le mouvement de foule fatal d'Hillsborough n'est en aucun cas lié au hooliganisme, il devient un argument politique en faveur de l'éviction des Kops et de la modernisation des stades.

La sociologie du stade bouleversée

Les autorités imposent des mesures inédites qui vont bouleverser la physionomie du stade: suppression des tribunes debout et des grillages, mise en place des tribunes famille et installation de la vidéosurveillance. Mais c'est l'envolée du billet qui va profondément modifier la sociologie du public dans les stades anglais. Les tickets d'entrée deviennent prohibitifs et pas seulement pour les hooligans, mais pour toute une partie de la "working class". Ce bouleversement social du stade va avoir un impact sur la transformation du football anglais.

La confrontation identitaire que proposait le football et que préservait encore les kops, va devenir une guerre économique féroce entre les clubs les plus riches du pays. En 1992, la First Division devient la Premier League, une conversion qui sonne comme la création d'un nouveau championnat, en rupture totale avec tout ce qui constituait l'essence du football: aller voir son équipe jouer.

Les supporteurs historiques ont perdu leur pouvoir et leur position au sein de l'enceinte sportive. Marginalisés, ils sont réduits à un rôle de contestataires souvent inaudibles. Cette libéralisation excessive a des conséquences désastreuses pour le football et l'éloigne chaque jour un peu plus du sport populaire qu'il était. L'embourgeoisement de la Premier League a fait surgir de nouveaux comportements, de nouveaux publics. Le football anglais est un produit qui se consomme à l'international.


L'avénement du supporteur transnational

Les nouveaux supporteurs ont un point commun: leur vision du football n'est plus identitaire mais globale. L'intérêt pour un club de football n'est plus une affaire de fierté ou de représentation locale. Avec la multiplication des droits de retransmission, la télévision a grandement contribué au modelage de ce nouveau supporteur. La mise en valeur et l'euphorie à outrance suscitées par les exploits des grands clubs anglais et notamment ceux du Big Four - Arsenal, Chelsea, Liverpool, Manchester United - , ont provoqué une adhésion à distance.
Ce basculement géographique du supporteur transformera et signera le déclin du football tel qu'il existe aujourd'hui. Un nouveau sport émerge avec un ancrage identitaire proche du néant. Une vision mondiale du football qui amènera inexorablement à sa perte de sens.
Aujourd'hui un supporteur de Chelsea n'est donc plus seulement originaire des quartiers de Battersea, Hammersmith, Chelsea, ou plus généralement Anglais, mais il peut être Chinois, Français ou Japonais. Ainsi les supporteurs historiques ne se reconnaissent plus dans cette politique mondialisée des clubs dans laquelle leurs spécificités disparaissent. A l'inverse le supporteur transnational est le produit du football business. Cible des publicitaires et des vendeurs de maillot, il est le cheval de Troie d'un football en renoncement à ses valeurs et à ses racines populaires.

Le foot anglais s'achète

Milliardaires, groupements d'intérêt, franchises sportives, fonds de pension ou banques, tous les intérêts mondiaux convergent aujourd'hui vers le football anglais et ses clubs. Pourtant les expériences de rachat s'avèrent rarement fructueuses et vont jusqu'à mettre en péril la pérenité des clubs. Malgré les milliards injectés, les clubs restent dans le rouge. Les clubs anglais cumuleraient les dettes. Et le "Big Four" concentrerait à lui seul un tiers de la dette totale.

Les levées de bouclier des supporteurs historiques constituent les dernières résistances contre le danger de voir leur équipe disparaître dans une événtuelle faillite. C'est une triste possibilité qui continue d'émouvoir les supporteurs de Manchester United. Mobilisés et déterminés depuis 2005 et le rachat du club par les américains Glazer, ils sont rassemblés dans un collectif les Red Knights. Les supporters de United ont dans l'espoir de racheter leur club et ainsi une part de leur histoire. D'autres irréductibles de United ne se reconnaissant plus dans l'image du club, ont fait sécession. Ils soutiennent désormais le FC United of Manchester qui évolue en 7e division. Mais les vives protestations des supporteurs historiques ne sont pas un frein à ces phénomènes de rachat. Lors de la saison 2010- 2011, sur les vingt clubs évoluant en Premiere League, la moitié sont sous pavillon étranger. Les clubs les plus influents, le fameux "Big Four", sont les plus vulnérables.

En 2003, l'oligarque russe Roman Abramovitch s'offre Chelsea. Et les exemples ne s'arrêtent pas là: Malgré les virulentes protestations des supporteurs mancuniens, les industriels américains Glazer prennent le contrôle de Manchester United en 2005. En 2008, c'est au tour de Liverpool de passer sous contrôle américain, les duettistes Tom Hicks et Georges Gillett débarquent à Liverpool. Trois ans après leur prise de pouvoir, Liverpool devenu "Liverpoor", le duo refile la patate chaude à leur compatriote du Consortium américain New England Sport Venture. A Londres, en avril 2011, l'américain Stan Kroenke devient l'actionnaire majoritaire d'Arsenal. Ces nouveaux propriétaires, étrangers au football, bousculent ses codes et ses symboles, et compromettent chaque jour un peu plus les particularismes du football anglais.

Le patrimoine du foot en danger

L'Angleterre et ses stades les plus mythiques d'Europe: Old Trafford, ST James Park, Anfield, mais pour combien de temps encore?
Devant la rentabilité immédiate, les propriétaires n'hésitent plus à sacrifier le patrimoine du football, et exigent désormais la modernisation des stades ou la construction de nouvelles enceintes. Des stades flambant neufs, vierges de tout exploit sortent de terre. Des bijoux technologiques qui nieront jusque dans les sièges l'histoire extraordinaire des clubs.
Le stade d'Highbury, fief d'Arsenal jusqu'en 2006, a été l'une des premières victimes de cette politique. Le stade des Gunners est aujourd'hui devenu une résidence de standing tandis que les chants des supporteurs d'Arsenal résonnent désormais dans un stade aussi impersonnel que leur équipe, l'Emirates Stadium.

Et toujours dans l'optique de juteux profits, Anfield Road devrait être le prochain lieu mythique à être sacrifié sur l'hôtel du football business. En dépit des vives critiques des supporteurs de Liverpool, Anfield et ses 127 ans d'histoire vont disparaître laissant place au Stanley Park et à ses 73000 places.


Des équipes mondialisées en mal de représentation

Le football global n'a de cesse de déplacer le curseur identitaire du football anglais. Les équipes sont emblématiques de ce manque de repère. A travers les deux dernières décennies, il est devenu commun pour un club anglais d'évoluer avec une minorité de joueurs anglais voire parfois aucun. Ces équipes transnationales n'ont plus aucun ancrage avec le territoire qu'elles représentent. Un football anglais en manque de référence et de représentation se développe anéantissant au passage la pouvoir d'identification à son équipe.

Ce football transnational et ses conséquences - éradication des supporteurs historiques, paris truqués, jeunes joueurs exploités, joueurs mercenaires, supporteurs transrégionaux, prise de contrôle par des fonds étrangers, diabolisation des fédérations nationales et leur rôle réduit à néant - , amèneront inévitablement à la perte de sens du football.
Loin d'être circonscrit à l'Angleterre, le phénomène gagne d'autres grands championnats comme le Calcio ou la Ligue 1 avec les rachats respectifs en 2011 de la Roma par un consortium américain et du Paris- Saint-Germain par un fond quatari.

L'exemplarité du football anglais s'arrête net avec la perte de ses particularismes. Malgré l'arrivée de nouveaux capitaux, la Premier League semble avoir perdu sa plus grande richesse: son identité. Et même dans le football, il semblerait qu'il y ait encore des choses qui ne s'achètent pas.

15 juin 2018

Liga, un colosse aux pieds d'argile

Article publié sur le site Scribum en 2011.

2489973605_dfbfb127fa

Au cœur d'une crise économique sans précédent, le championnat d'Espagne n'a pas démarré sous les meilleurs auspices.

Dans les représentations socio-footballistiques, la Liga reste le meilleur championnat d’Europe, mais en plein chaos financier, cette perception positive risque de se transformer en image d’Epinal. Une semaine de retard, des clubs surendettés, grèves des joueurs, conflit social et violence, la Liga s’inscrit désormais sous le régime «des Indignés».


Le Classico, l’arbre qui cache la forêt
Le FC Barcelone et le Real Madrid sont les vitrines du football espagnol, mais derrière les deux géants, le tableau est loin d’être idyllique. Le classico devenu le match le plus regardé dans le monde, masque des inégalités croissantes avec les autres clubs.
Emblématique de ce phénomène, le Real Madrid et le FC Barcelone concentreraient à eux seul 50% des droits télé. Cette monopolisation financière crée des tensions et affole les dirigeants de clubs en guerre ouverte contre Mediapro, la société détentrice des droits, et contre les deux clubs potentats du Royaume.


Les droits de la discorde
Emmené par le bouillonnant président du FC Séville Jose Maria Del Nido, douze clubs de première division ont décidé de mener une fronde contre cette injustice. Le marché des droits télé a explosé mais ne profite pas à tous les clubs. Les Merengue et les Blaugranas perçoivent 140 millions d’euros de droits télé chacun, les autres clubs se partagent les restes. Valence touche 40 millions d’euros quand la Real Sociedad en empochent seulement douze.
Ce fossé économique a des répercussions sur le sportif. Dans le football moderne, l’argent c’est le nerf de la guerre et les autres clubs ne peuvent plus rivaliser et viser plus haut que la troisième place. Cette répartition inégale a fini d’achever les ambitions sportives des plus téméraires.
Lassés par le manque de réactivité de la Ligue et par les pressions des dirigeants madrilènes et catalans, les contestataires n‘ont pas maintenu leur unité. Le FC Séville se retrouve désormais isolé dans son combat d’autant qu’une meilleure distribution des droits TV ne semble pas envisagée avant la saison 2015-2016. Un partage plus équitable ne devrait pas suffire à régler à lui seul le problème de la dette des clubs espagnols. En cumulant près de quatre milliards de déficit, les clubs sont dans le rouge.

Barcelone et le Real sont les clubs les plus endettés à hauteur de 500 millions d’euros chacun, mais leur revenu sans cesse en hausse leur permettent de se maintenir à flot. Au contraire d'autres clubs comme l'Atletico Madrid ou le FC Séville dont les recettes n’épongent plus les déficits et s’enfoncent inexorablement dans un gouffre financier.

Du conflit social
Les conséquences de ce marasme économique sont dramatiques et remettent en cause la bonne tenue du calendrier. Une grève des joueurs a déjà perturbé la reprise du championnat le 11 août. Certains clubs étaient dans l’incapacité de payer les salaires. En première ligne de ce conflit social: les joueurs de Valence, du Racing Santander, du Bétis Séville ou du Rayo Vallecano qui réclamaient 50 millions d’euros de salaires impayés et l’ouverture d’un fond de garantie des salaires par la Ligue professionnelle de football.

Dans ce contexte de crise économique, la perennité du foot espagnol réside désormais dans la création d'une DNCG espagnole qui assurerait un meilleure contrôle financier des clubs.


Javi Poves, le révolté du Sporting
Mais la mise en œuvre d’un organe de régulation ne signe pas encore la révolution dans le football, c’est pourquoi un footballeur a décidé de prendre le maquis. Javi Poves déchire son contrat de défenseur et s’offre une nouvelle voie en dehors d‘un football « où tout n’est qu’argent ». Le footballeur de Gijón cristallise désormais les revendications des anti-football business.
Dans une Liga en crise et en manque de repères, le footballeur révolutionnaire se fait l’écho d’un dégoût du système et d’un cas de conscience sur les dérives du football.

Si la Liga sait encore produire des champions du monde, ses abus engendrent des contre-footballeurs, phénomène symptomatique d’un système à bout de souffle.

Publié sur le site Scribum en 2011.

14 juin 2018

La dette des clubs, les prémices d'un super championnat européen

Article publié en 2010 sur le site Scribum.

IMG00234-20120806-1739

Le football basé sur un socle identitaire fort autour duquel les supporteurs historiques partagent les mêmes références, pourrait être aboli par les soubresauts de la bulle spéculative footballistique qui ne va pas tarder à exploser. 

Une épée de Damoclès
La conjoncture économique est une véritable épée de Damoclès qui plane au-dessus des clubs européens.
Les clubs supportent un endettement abyssal. Les dettes cumulées du football anglais et espagnol seraient en partie responsables de la dérive du système. Depuis plusieurs années, les clubs de football vivent à crédit. Seuls les clubs les plus riches de la planète peuvent encore limiter les dégâts avec les recettes issues des droits télé, de la vente de maillots de grandes stars, des tournées mondiales ou autres caravanes publicitaires.

Sans "Messi" ni bonne nouvelle
Pour les clubs plus modestes, "sans Messi", ni bonne nouvelle, la situation est dramatique. Le manque de soutien financier et l’intérêt croissant et quasi exclusif pour les grands clubs ont des conséquences qui vont jusqu’à mettre en péril l’existence même des clubs.
Devant une indifférence générale et un mépris des adeptes du football transnational, des clubs ont entamé le début d’une longue série de plongeons dans les méandres du foot business. Des termes comme cessation de paiement, redressement judiciaire, ou faillite ne concernent plus seulement l'industrie mais font désormais partie intégrante du champ lexical footballistique.
Cette situation chaotique pourrait bien profiter une nouvelle fois aux clubs européens les plus riches comme Barcelone, le Real Madrid, Chelsea ou Manchester. Ces derniers pourraient se regrouper dans une ligue fermée suivant le modèle de la Major League Soccer, le championnat de football nord américain. Un championnat dans lequel des franchises payent pour jouer au football. Sans promotion ni relégation, l’intérêt de ce système repose sur des «plays off» en fin de saison et une finale.
Si en Europe, ce scénario n’en est qu’au stade de la science-fiction, la disparition probable de certains clubs ne pouvant plus faire face aux dettes pourrait accélérer le processus.


Le football européen, à l'aube d’une nouvelle compétition ?

Si la faillite des championnats nationaux devient efffective, un super championnat européen pourrait voir le jour dans lequel s'affronteraient chaque semaine les plus grosses écuries européennes. Une compétition transnationale qui abolira les spécificités dans le jeu, et qui aboutira à un football uniformisé et sans saveur.

N’était-ce pas là ce à quoi les clubs européens les plus puissants aspiraient avec la création du G14 en 2000 par les clubs les plus riches et influents d’Europe ? Sous la pression de l’UEFA et de la FIFA, l’organisation de lobbying a été dissous en 2008 mais continue toujours d’imposer la voix des clubs par l’intermédiaire de l’Association européenne des clubs.


Le Fair Play financier, une révolution ou le statu quo?

Seul le fair play financier proposé par le président de l’UEFA Michel platini apparaît comme le dernier rempart. Le 27 mai 2011, le fair play financier est adopté et devrait limiter pour un temps, les dégâts engendrés par l’endettement des clubs, les contraignant à équilibrer leurs recettes et leurs dépenses. En clair, les clubs ne devront pas dépenser plus que ce qu’ils gagnent.

Mais si le projet semble équitable sur le papier, dans les faits, il existera toujours un fossé entre les grands clubs et les plus modestes qui ne pourront jamais dépenser plus que leur puissants homologues aux recettes faramineuses.
En 2013, le fair play financier offrira un éclairage nouveau sur le monde du football. En attendant, les clubs les plus influents se penchent déjà sur de nouvelles astuces pour masquer d'éventuel déficit et ainsi contourner le processus.
Désormais dans le football, comme le confirme l’adage, " on ne prête qu’aux riches ". Raisonnons par l’absurde, aujourd’hui il faut être riche pour jouer au football. Un paradoxe de plus que s’offre le football, loin, très loin du sport populaire qu'il était.

 

Publicité
20 mai 2018

Pourquoi Sepp Blatter doit rester président de la FIFA

Par Asian FC Source: Flickr

Le29 mai prochain, l'élection pour la présidence de la FIFA ressemblera au jeu du "stop ou encore" pour l'indéboulonnable Sepp Blatter, candidat à sa succession pour la cinquième fois consécutive à la tête de la plus puissante fédération sportive du monde. Ce qu'on en dit? Sepp Blatter doit rester.

Le realfootball

Politicien dans l'âme, Sepp Blatter voit dans la supériorité numérique de la FIFA -209  états membres contre 193 pour l'ONU- un signe. L'espoir et la volonté de réussir là où le politique a échoué. Sans complexe d'infériorité, le président de la FIFA se permet des ingérences dans les relations internationales et présente le conflit israélo-palestinien, comme son "défi numéro 1 ". Eh bien, bonne chance!

Sur le terrain de la politique donc et aussi sur celui de l'économie. Les caisses de la FIFA sont pleines, plus d'un milliard de chiffre d'affaires par an, une redistribution aux confédérations et les programmes de développement tournent à plein régime. Du pain et du football, c'est un peu le credo de Sepp Blatter. La Coupe du monde, l'événement le plus regardé au monde, demeure sa plus belle vitrine. 

Un conservatisme nécessaire 

Sepp Blatter, le dernier rempart? Par ses décisions qui n'ont pas toujours été dans le sens du vent, Sepp Blatter est devenu le garant de l'universalité du football.

A l'heure où tout le monde vantait les mérites de la vidéo dans le foot, il a su dire non en sa qualité de membre de l'International Board. Le président de la FIFA a aussi stoppé net la poussée folle des clubs européens les plus influents au début des années 2000. Regroupés au sein du G14, leur projet était de créer une ligue fermée et concurrencer ainsi les équipes nationales. Ce groupe de lobbying a été dissous en 2008 grâce à l'insistance du président de la FIFA.

L'homme est aussi à l'origine du durcissement de la réglementation à l'égard des binationaux. Une fermeté visant à réduire les abus et les équipes artificielles composées de joueurs n'ayant " aucun lien évident avec le pays qu'ils représentent ".

Des casseroles, oui, comme tout le monde non?

Des sautes d'humeur un peu trop fréquentes, des blagues lourdes et condescendantes nous donnent bien souvent envie de botter Sepp Blatter en touche.

En 2006, il brille par son absence lors de la remise de la Coupe du Monde à l'Italie. Quelques mois plus tard, il fait une réapparition courte mais instructive: "Il n' y a pas de dopage dans le football ". Hum... 

Et puis comme tout cela ne suffit pas à son bonheur, en 2007, il tire à boulets rouges sur le stade Bollaert: "Je ne peux pas comprendre que ceux qui organisent la Ligue des champions acceptent des stades comme celui de Lens pour un tel match. Nous avions eu les mêmes problèmes durant le Mondial 1998 à Lens." Sept ans plus tard, il ne sait toujours pas se taire: "Il n'y a pas de racisme dans le football ".

Hormis le fait de dire parfois n'importe quoi, l'homme, âgé de 79 ans, garde toute sa tête face à ses détracteurs, nombreux et bien souvent Anglais. Des accusations ont été proférées à son encontre sans jamais être étayées: corruption dans l'affaire ISL, mise en place "d'un système Blatter", marchés d'attribution de coupes du monde truqués, ou une comparaison douteuse à Vito Corleone par l'ancien président de la fédération anglaise de foot, David Triesman. Bof, des rumeurs, des raccourcis un peu faciles et toujours aucune preuve tangible à mettre au discrédit du président de la FIFA. 

La vérité est donc cruelle pour les autres candidats en lice en 2015: le Portugais Luis Figo, le Jordanien Prince Ali et le Néerlandais Michel van Praag. Car dans le fond la question est: existe t-il quelqu'un d'autre dans le football pour faire LE boulot (en attendant Michel Platini) ? Ne cherchez pas trop longtemps, la réponse est non!

 

18 mai 2018

Michel Platini et Sepp Blatter, les nouveaux chantres de la diplomatie internationale

123072450_m

Plus emblématiques que François Mitterrand et Helmut Khôl devant le Mur de Berlin ? Plus forts que Yasser Arafat et Ytsak Rabin signant les accord d’Oslo ? Plus courageux que le « Non » de Dominique Villepin et Jacques Chirac à la guerre en Irak ? Certainement pas ! MichelPlatini et Sepp Blatter sont aussi maladroits que Georges Bush devant un Bretzel ! Les deux patrons du football mondial ont simultanément livré leurs impressions géostratégiques sur le Brésil. Et inutile de préciser qu'à quelques semaines de la Coupe du monde, les joyeux duettistes attisent le feu de la révolte.

En marge de la conférence de presse de présentation de l’Euro 2016, le 25 avril dernier, Michel Platini a exhorté les Brésiliens à faire un « un effort pendant un mois »  et à « se calmer ! » : « Rendez hommage à cette belle Coupe du monde. On a été au Brésil pour leur faire plaisir. (…) Eh bien les Brésiliens, il faut qu‘ils se mettent dans l‘idée de recevoir les touristes du monde entier et que pendant un mois, ils fassent une trêve. Pas des confiseurs, mais qu’ils fassent une trêve. Il faut dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde et qu’ils sont là pour montrer la beauté de leur pays et leur passion pour leur football. S’ils peuvent attendre au moins un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ça serait bien pour l’ensemble du Brésil et la planète football. »

Michel Platini demande une trêve footballistique, calquée sur le modèle de la Paix olympique. En voilà une belle idée mais complètement noyée dans un méli-mélo de propos carrément maladroits et à la limite de la condescendance.

Attendre ?

La Coupe du monde est l’événement le plus médiatisé au monde, les manifestants profitent ce coup de projecteur pour exprimer leur colère et le profond malaise d'une société brésilienne à bout: expropriations, financement public des stades quand l'éducation et la santé sont cruellement délaissées par les autorités. Un constat confirmé par l’ancien footballeur Romario, aujourd’hui député, qui déclare dans le magazine SO FOOT : « Prenez le nouveau stade national, ici, à Brasilia. C’est le plus cher de tous: 456 millions d’euros. (…) Si nous avions mis un dixième de cet argent dans la santé, il y aurait eu assez de lits d’hôpitaux à Brasilia. Ou encore, imaginez si cet argent était parti dans l’éducation. Les écoles auraient pu offrir des repas gratuits à l’école, de la climatisation et payer les enseignants correctement. » Vu comme ça, c'est sûr : Romario 1- Platini 0. 

Et très loin du match nul, les propos de Sepp Blatter aggravent encore le score : « Une nouvelle fois, le football va devenir l’otage de la politique (…) On va au Brésil avec un positivisme formidable. Et s’il y en a qui ne sont pas contents, que voulez-vous ? On ne peut pas contenter tout le monde. (…) L’an dernier, on ne s’attendait pas à toutes ces manifestations, maintenant le gouvernement brésilien est quand même bien averti. »

Evidemment ce qu'il se passe, sous nos yeux ébahis au Brésil, pourrait se passer n’importe où dans le monde. Mais à moins d’un mois de l’événement le plus médiatisé de la planète, les exclus du mondial veulent faire entendre leur voix.

Du conflit social

Depuis la Coupe des confédérations en 2013, le Brésil est en proie à de violentes manifestations anti-Coupe du monde. Une révolte qui s’apparente à un ras-le-bol de la corruption et qui s’est vite transformée en lutte contre ce mondial bien trop cher. Ces révoltes doivent-elles être mises à ce seul crédit ? La manipulation d'instances sportives qui ne se résignent pas à voir les spectacles sportifs se dérouler ailleurs qu’en Europe ou aux Etats-Unis, est parfois évoquée. Mythe ou réalité ?

Les manifestants, eux, ont déjà atteint leur but : ouvrir les yeux sur une société brésilienne en colère qui veut aussi profiter d’un retour sur investissement de ce mondial au coût colossal : dix milliards d’euros ! Soit plus cher que les trois dernières Coupes du monde réunies. 

Une petite réaction peut-être Messieurs Platini et Blatter ?

 

17 mai 2018

Manchester dit "Guid bye Fergie !"

Après vingt-six ans de bons et loyaux services sur le banc de Manchester United, Sir Alex Ferguson alias "Ferchester", tire sa révérence sur un palmarès exceptionnel. Personnage charismatique, emblématique du club depuis presque trois décennies, il a marqué d'une empreinte indélébile l'histoire des Red Devils.

Engagement et fidélité, Manchester et Fergie sont une même entité, indissociables, united. Trop rare dans ce monde du football où tout va trop vite. "Ferchester" prend le temps de dire stop et dépose les crampons en prenant soin cette fois d'éviter l'arcade sourcillière de David Beckham. 

L'usine à rêves

Treize championnats, cinq Cup, deux Ligues des champions et un mondial des clubs sont autant de trophées venus alimenter l'usine à rêves mancunienne, et entretenir la légende Ferguson. Les supporteurs, gardiens de la mémoire du club, s'en souviendront. Dans ce football anglais globalisé, perdu dans les méandres des Glazer and co, Sir Alex Fergusson demeure la référence ultime. Son départ résonne comme la fin d'une époque.

Ce 19 mai 2013, à l'occasion de son 1 500e match à la tête de Manchester, "Ferchester" mettra fin à une longévité exceptionnelle dans ce monde du foot, avec un mandat qui ferait palir n'importe quel parlementaire de la Chambre des Lords, et tournera l'une des pages les plus prolifiques du football mondial.

 

 

16 mai 2018

David Trezeguet, la retraite d'un roi du but sans couronne

L'une des pages les plus brillantes de l'histoire récente de l'équipe de France se ferme avec la retraite de David Trezeguet, alias Trezegoal.

David Trezeguet était avec Robert Pires - parti humer les herbes fraîches et articielles du fast foot à la mode indienne - le dernier champion du monde et d'Europe a usé ses crampons sur les terrains de football. 

Crédit photo:Jorge Macri Source: Flickr

Un match n'est jamais terminé

Désormais, c'est terminé, l'ancien chevalier blanc des Bleus tire sa révérence sur une carrière et un palmarès exceptionnels marquée par un sens incroyable du but.

David Trezeguet savait  redonner du crédit au jeu, à ce sport si particulier, qui peut faire trembler les filets et les cœurs des supporters de la première à la dernière seconde. Tout pouvait arriver, du haut de son mètre 90, Trezegoal était de ceux qui incarnait au mieux cette spécificité du football.

Comme ce soir du 2 juillet 2000, finale de l'Euro, dans la torpeur angoissante de Rotterdam, il fait vaciller l'Italie et le catenaccio de Dino Zoff pour offrir à la France son deuxième titre de champion d'Europe de son histoire. Un succès qui n'aurait jamais pu voir le jour sans son but salvateur contre l'Islande, dernier match des éliminatoires de l'Euro. Il est donc de ceux-là, de ceux qui ne renoncent jamais.

A la Coupe  du Monde 2006, même combat. Consigné sur le banc de touche jusqu'à son réveil un soir de 9 juillet, posé là, au point de penalty, il attend son tour. Il viendra mais un peu tard avec les regrets qu'on lui connaît. Raymond Domenech qui lui avait confisqué les clés de l'attaque, le laisse échouer sur la barre.

Triste sort pour ce sauveur de la nation. Et un retour à l'envoyeur sans doute pour l'Italie qui prend sa revanche sur celui, qui dispute sans le savoir, sa dernière compétition sous le maillot bleu. Le lendemain, ses dernières larmes pour les Bleus sécheront lentement sur la place de la Concorde. 

Trezeguet infographie footrepublik

Dix ans dans les jupes de la Vieille Dame...

Sa force, se retourner sans regret sur des exploits qui auront marqué les supporters français et pas seulement...

Comme tant d'autres grands joueurs français: Platini, Zidane, il passe par la grande Juve. Dix ans dans les jupes de la Vieille Dame, se payant le luxe de remplacer dans le regard admiratif des suppos bianconneri, Pippo Inzaghi. Chose normale, un an après son arrivée, il est le meilleur buteur du Calcio, 24 buts marqués lors de la saison 2001-2002. Des talents qu'il ira montrer ailleurs en 2010, en Espagne ou en Argentine...  La Juve, il y reviendra, bientôt, murmure-t-on, mais cette fois sous les traits d'un ambassadeur. Le footballeur demeure pour l'éternité au palmarès du foot français. 

16 mai 2018

RC Lens- Lille: à bientôt dans la zone rouge...

Dans un stade de France aux couleurs lensoises, le premier derby du Nord de la saison entre le RC Lens et le LOSC a accouché d'un nul frustrant. Le point arraché à la dernière minute par les Lensois a un goût de défaite pour les Lillois. En bas du classement, c'est donc le statuquo. Voilà un match "en Nord" qui sonne toc. 

Source: Flickr, crédit photo Guillaume Baviere

Pour ceux qui osaient encore en douter, le club artésien a le sens de l'hospitalité. Malgré le refus d'un bail au grand stade, les Lensois ont invité les Dogues à les rejoindre dans la zone rouge.  

Dans un Stade de France froid, humide et impersonnel, les équipes nordistes s'attendaient au tournant. Virage très mal négocié avec une sortie "nulle" qui n'arrange personne (1-1). Avant la rencontre, le club artésien 18e au classement restait sur une défaite. Du côté lillois à seulement trois points du premier relégable, il était impératif de l'emporter au risque de poursuivre la descente au classement.

Des Lensois combatifs

Mais dès l'entame du match, les Dogues se sont fait surprendre par la vivacité lensoise. Est-ce l'effet de la Marseillaise entonnée par leurs 35 000 supporters? A la 5e minute, un centre de Lalaina Nomenjanahary pour Baptiste Guillaume met en difficulté le gardien lillois Enyeama. Dix minutes plus tard, Nomenjanahary, toujours lui, envoie sur le filet des Dogues un second avertissement. Ce qui ne rassure pas leur entraîneur René Girard dont la nervosité est palpable. Il faut attendre la deuxième période pour assister au réveil du Losc. Un but magnifique signé Idrissa Gueye. Le Sénégalais est à l'origine et à la conclusion de ce double une-deux avec Ronny Rodelin et Nolan Roux.

Sonnés après ce but contre le jeu, les Lensois restent sur leur garde. Dans ses cages, Rudy Riou veille. Avec 57% de possession de balle, le RC Lens domine le jeu sur une pelouse à la limite du pratiquable. Sur son banc Antoine Kambouaré peut encore garder espoir de battre la plus mauvaise attaque de Ligue 1 avec seulement onze buts marqués depuis le début de la saison. 

Un événement en toc

Rien ne semble donc réussir à cet événement délocalisé à Paris. Sauf peut-être les exilés lensois qui soutiennent leur équipe dans la difficulté. Et ça paie. Ce n'est pas un match en or mais un but en or, celui d'Adama Coulibaly qui délivre le peuple sang et or.

En toute fin de match (90e), le Lensois arrache le match nul et offre à son équipe une remontée inespérée au classement. Malgré un match au rythme soutenu, le club s'épuise encore dans la zone rouge et devient le premier relégable aux dépens de Caen avec dans son rétroviseur le LOSC.

A trois points de la zone rouge, les Dogues restent figés à la 15e place. Lille ne pourra peut-être pas refuser plus longtemps l'invitation lensoise.

16 mai 2018

Ligue Europa: pas de miracle pour le Losc

Hier soir, le Losc avait rendez-vous avec son destin en Ligue Europa. "Une victoire sinon rien" pour décrocher LE ticket pour les 16e de finale. Le suspense n'a pas duré longtemps, le réalisme allemand a frappé. Score finale 3-0, par ici la sortie...

Les 35 000 supporters lillois ont joué leur rôle de 12e homme hier soir dans leur maison du grand stade. Ils attendaient que leur équipe en fasse de même. Le pari était loin dêtre gagné pour les hommes de René Girard qui restaient sur une très mauvaise série de cinq matchs sans victoire en Ligue Europa. Cette finale du groupe H face aux Allemands sonnait alors comme la revanche d'un miraculé. Face à Wolfsburg, qui n'a perdu que trois matchs en Bundesliga depuis le début de la saison, les Lillois avaient encore une possibilité de se qualifier.

Source: Flickr, crédit Jacques Froissant

Et dés l'entame du match, Lille assure le spectacle. Sur un centre de Mendes, Idrissa Gueye montre l'exemple mais sa tête rebondit sur le poteau. Une bonne occasion qui en appellera d'autres. Origi est à deux doigts de provoquer un penalty après une faute dans la surface mais l'arbitre turc ne bronche pas.

Les chants des supporters redoublent d'intensité et à la 25e le match s'emballe. Les occasions se multiplient, à l'image du tir de 30 mètres de Rio Mavuba. Origi sait se faire plaisir avec une belle frappe du gauche. Mais les Allemands, fidèles à leur réputation, jouent les contres. Corchia veille et stoppe une action adverse. La résistance lilloise fera long feu face à ce réalisme allemand implacable. Contre le cours du jeu, le LOSC encaisse un premier but de Vierinha (45'). 

Coup de froid au retour des vestiaires. Les supporters lillois, eux, sont toujours là, les joueurs un peu moins.

Assomés, les Dogues peinent à revenir dans le jeu malgré une belle frappe de Corchia à la 52e minute. L'exclusion du joueur allemand Guilavogui (55e) leur donne une seconde chance et un peu d'un espoir... mais de courte durée. Un coup franc allemand à la 64e met fin au suspense (0-2). Les Lillois doivent marquer trois buts pour s'en sortir. Mission impossible d'autant qu’ils jouent aussi contre le sort. Origi rate un penalty généreusement accordé à Rodelin et écrit là, une page du guide: "Comment se mettre à dos vos supporters". Comble de l'ironie, les Allemands bénéficient à leur tour d'un penalty à la dernière minute. Le score est sans appel: 3-0. Les joueurs lillois sortent par la petite porte de l'Europe.

Les sifflets des supporters clôturent une épopée lilloise qui ne restera pas dans les annales. C'est le risque d'attendre la dernière journée pour jouer au football.

 

16 mai 2018

Ballon d’Or 2014: Cristiano Ronaldo, il est venu, il a vaincu… Ben, il a eu!

Cristiano Ronaldo n'a pas pour habitude de cacher ses ambitions et de miser sur la carte de la fausse modestie.

Source: Flickr, crédit photo Simon Harriyot

Il le dit haut et fort, Cristiano Ronaldo veut être " le plus grand joueur de tous les temps ". Eh bien c'est en bonne voie, avec trois Ballons d'or à son palmarès, le voilà signant une égalisation de toute beauté avec Michel Platini, Marco Van Basten et Johan Cruyff, rien que ça. 

Mais le score demeure encore insuffisant pour le Portugais qui rêve de voir dans son rétroviseur Lionel Messi. La course au quatrième Ballon d'or est donc lancée. Peu importe les détracteurs, les commentaires douteux ou les pronostics qui n'engageraient que ceux qui les prononceraient. Cristiano Ronaldo a su s'en défaire, comme de cette affirmation selon laquelle le Ballon d'or serait attribué de facto une année de Coupe du monde, à un champion du monde. Une tradition qui a échappé, cette année, aux gants de Manuel Neuer, gardien de la Nationalmanschaft.

Une bonne nouvelle en cache souvent une autre pour l‘attaquant du Real. Car Ronaldo n‘a pas eu besoin de jouer des coudes pour décrocher le précieux trophée, vainqueur de la Ligue des champions, ses 61 buts en 60 matchs en 2014 ont largement plaidé en sa faveur. Un Ballon d'or mérité donc, n'en déplaise aux mauvaises langues. 

 

16 mai 2018

Racing club de Lens : de l'espoir puisque c'est tout ce qu'il reste

Crédit photo: Guillaume Baviere, Source: Flickr

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 A chaque match, son rituel. A Lens, c'est celui, depuis trop longtemps déjà, d'espérer. Aspirer à ce que le prochain match soit meilleur, que les joueurs sonneront la charge comme lors de leurs plus grandes heures. Un réflexe de supporteur historique d'y croire, même lorsque la réalité froide du football business nous rattrape à la vitesse de la lumière.

La défaite face au PSG (4-1) signe le déclin d'un club historique devenu parfois indigne de ses supporters, de son histoire et de son territoire. Hier, Le RCL a perdu. Triste sort car ils avaient tout à gagner. Relever la tête ou s'aligner sur le sort, au vu de ce piteux résultat, le choix est fait. 

De la résignation...

Que faut-il espérer alors d'une équipe incapable de remuer les cieux contre celui qui importe le désordre, le trop plein, la démesure d'un football global où règne la loi du plus riche? Un football que le RCL ne digère pas. Un football historique censuré par cette culture fric insidieuse qui tel un Cheval de Troie enlève chaque jour un peu plus au football, ses valeurs. 

 

 

15 mai 2018

Racing club de Lens: le Ch'ti feuilleton de l'été se termine bien, enfin presque

Gervais Martel l'a échappé belle. La Fédération française de football a validé lundi la montée en ligue 1 du RC Lens. Et d'une pierre deux bons coups, Antoine Kambouaré reste aux commandes du jeu lensois.

Ah ! Les joies du foot business

Une belle leçon pour le club artésien qui a goûté au fruit défendu, plongeant les pieds joints dans la grand bain du football transnational. Avec un repreneur providentiel, actionnaire majoritaire, sans ancrage avec le club et son histoire, il ne fallait peut-être pas s'attendre à autre chose. Les Lensois l'auront appris à leur dépens.

L'homme d'affaire azéri, Afiz Mamadov, a donné des sueurs froides aux Lensois et a failli, par ses crises d'indécision, précipiter le club dans un trou noir. Quatre millions d'euros pour rassurer le gendarme du foot français, la DNCG, et c'est reparti comme si de rien n'était. Enfin presque, le mauvais tour de passe-passe d'Afiz Mamadov laissera sans doute des traces. Les retards dans la préparation et les incertitudes financières de dernière minute péseront certainement lourd dans les esprits en ce début de saison. Et il faudra bien plus aux Lensois que quatre millions d'euros pour panser les blessures de cette crise " made in football business ". 

 

Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
FOOT REPUBLIK Aïcha Noui
Publicité
FOOT REPUBLIK Aïcha Noui
Archives
Publicité