France-Allemagne, le poids du passé

A l'occasion de ce France-Allemagne vendu comme l'événement politico-sportif de l'année, les joyeux duettistes Angela Merkel et François Hollande, ont fait le déplacement au Stade de France pour souffler sur les braises de l'amitié Franco-allemande et raviver la flamme. Mais dans ce stade glacial, on est loin de la poignée de main chaleureuse et mythique entre le général Charles De Gaulle et Konrad Adenauer dans les salons feutrés de l'Elysée, le 22 janvier 1963.

En bas, sur la pelouse, en première période, les Francais, archi dominés par une équipe allemande flamboyante et sauvée à plusieurs reprises par le talent d'Hugo Lloris, marque juste avant la mi-temps. Le réalisme de Deschamps a encore frappé comme face à l'Espagne en octobre dernier. Le coup franc, tiré par Benzema, attérit sur la transversale. Valbuena finit, lui, par envoyer les restes dans les filets.

Paradoxe

Le début de la deuxième mi-temps est paradoxal, tandis que les Français reprennent l'ascendant, les Allemands égalisent. Sur une mésentente avec Valbuena, Capoue perd le ballon, la sanction est immédiate, Muller et son style " 80 revival " marque à la 51e minute, et remet les compteurs à zéro. Malgré l'égalisation allemande, l'Equipe de France est mieux dans le jeu et prend ses quartiers dans le camp allemand. Et c'est à Mathieu Valbuena que l'on doit cet état de grâce. A lui seul, il fait trembler la défense allemande qui semble dépassée par les événements.

Les belles actions françaises s'enchaînent mais ce sont les Allemands qui prennent le large. Khedira s'offre son troisième but avec la sélection. La combinaison avec Ozil est magistrale, les deux Madrilènes sont de concert pour offrir à la Nationalmanshaft un deuxième but, leur permettant de mener au score.

Réclamé par une foule en délire, Giroud fait son entrée à la 80e minute, espérant ainsi réediter son exploit comme face à l'Espagne, et marquer un but. Mais malgré quelques tentatives désespérées des Français en fin de match, le score n'évoluera plus.

Didier Deschamps a été battu sur son propre terrain. Comme dans 99,9% des cas, le réalisme était encore du côté allemand, dominés en seconde mi-temps, les joueurs de Joachim Low ont remporté la mise.