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FOOT REPUBLIK Aïcha Noui
18 mai 2018

Michel Platini et Sepp Blatter, les nouveaux chantres de la diplomatie internationale

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Plus emblématiques que François Mitterrand et Helmut Khôl devant le Mur de Berlin ? Plus forts que Yasser Arafat et Ytsak Rabin signant les accord d’Oslo ? Plus courageux que le « Non » de Dominique Villepin et Jacques Chirac à la guerre en Irak ? Certainement pas ! MichelPlatini et Sepp Blatter sont aussi maladroits que Georges Bush devant un Bretzel ! Les deux patrons du football mondial ont simultanément livré leurs impressions géostratégiques sur le Brésil. Et inutile de préciser qu'à quelques semaines de la Coupe du monde, les joyeux duettistes attisent le feu de la révolte.

En marge de la conférence de presse de présentation de l’Euro 2016, le 25 avril dernier, Michel Platini a exhorté les Brésiliens à faire un « un effort pendant un mois »  et à « se calmer ! » : « Rendez hommage à cette belle Coupe du monde. On a été au Brésil pour leur faire plaisir. (…) Eh bien les Brésiliens, il faut qu‘ils se mettent dans l‘idée de recevoir les touristes du monde entier et que pendant un mois, ils fassent une trêve. Pas des confiseurs, mais qu’ils fassent une trêve. Il faut dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde et qu’ils sont là pour montrer la beauté de leur pays et leur passion pour leur football. S’ils peuvent attendre au moins un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ça serait bien pour l’ensemble du Brésil et la planète football. »

Michel Platini demande une trêve footballistique, calquée sur le modèle de la Paix olympique. En voilà une belle idée mais complètement noyée dans un méli-mélo de propos carrément maladroits et à la limite de la condescendance.

Attendre ?

La Coupe du monde est l’événement le plus médiatisé au monde, les manifestants profitent ce coup de projecteur pour exprimer leur colère et le profond malaise d'une société brésilienne à bout: expropriations, financement public des stades quand l'éducation et la santé sont cruellement délaissées par les autorités. Un constat confirmé par l’ancien footballeur Romario, aujourd’hui député, qui déclare dans le magazine SO FOOT : « Prenez le nouveau stade national, ici, à Brasilia. C’est le plus cher de tous: 456 millions d’euros. (…) Si nous avions mis un dixième de cet argent dans la santé, il y aurait eu assez de lits d’hôpitaux à Brasilia. Ou encore, imaginez si cet argent était parti dans l’éducation. Les écoles auraient pu offrir des repas gratuits à l’école, de la climatisation et payer les enseignants correctement. » Vu comme ça, c'est sûr : Romario 1- Platini 0. 

Et très loin du match nul, les propos de Sepp Blatter aggravent encore le score : « Une nouvelle fois, le football va devenir l’otage de la politique (…) On va au Brésil avec un positivisme formidable. Et s’il y en a qui ne sont pas contents, que voulez-vous ? On ne peut pas contenter tout le monde. (…) L’an dernier, on ne s’attendait pas à toutes ces manifestations, maintenant le gouvernement brésilien est quand même bien averti. »

Evidemment ce qu'il se passe, sous nos yeux ébahis au Brésil, pourrait se passer n’importe où dans le monde. Mais à moins d’un mois de l’événement le plus médiatisé de la planète, les exclus du mondial veulent faire entendre leur voix.

Du conflit social

Depuis la Coupe des confédérations en 2013, le Brésil est en proie à de violentes manifestations anti-Coupe du monde. Une révolte qui s’apparente à un ras-le-bol de la corruption et qui s’est vite transformée en lutte contre ce mondial bien trop cher. Ces révoltes doivent-elles être mises à ce seul crédit ? La manipulation d'instances sportives qui ne se résignent pas à voir les spectacles sportifs se dérouler ailleurs qu’en Europe ou aux Etats-Unis, est parfois évoquée. Mythe ou réalité ?

Les manifestants, eux, ont déjà atteint leur but : ouvrir les yeux sur une société brésilienne en colère qui veut aussi profiter d’un retour sur investissement de ce mondial au coût colossal : dix milliards d’euros ! Soit plus cher que les trois dernières Coupes du monde réunies. 

Une petite réaction peut-être Messieurs Platini et Blatter ?

 

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