Depuis 2007 Liverpool est sous pavillon américain.

Dès lors l'un des clubs les plus mythiques du monde n'est plus que l'ombre de sa grandeur passée. Le football est passé d'une culture identitaire à une culture globale dans laquelle se sont engouffrés les cyniques et les opportunistes de ce monde.Georges Gillett et Tom Hicks, actuels propriétaires du club, ont mis en péril sa pérénité avec une dette qui s'éléverait à 300 millions de d'euros.

Pour le duo américain, il s'agit maintenant de refiler la patate chaude à un autre compatriote venu faire quelques emplettes en Angleterre. Même si pour l'instant les 300 millions de livres mis sur la table par une franchise de baseball propriétaire des Red Sox de Boston, ne sont pas suffisants pour sustenter Gillett et Hicks, qui en attendait 300 de plus. Nul doute que le conseil d'administration du club, pressé d'en finir avec les duettistes américains, va peser de tout son poids pour se débarrasser de ceux qu'ils ont pourtant appelés de leurs voeux. Car en 2007 l'arrivée des deux hommes sur les rives du Mersey, a été saluée comme celle du Messie, faisant miroiter aux supporteurs des promesses qui se font toujours attendre.

Trois ans plus tard,

Liverpool est en position de reléguable, les caisses sont vides et les dettes un puit sans fond. Cette situation a un impact sur le sportif, mais cela semble à des années lumières des préoccupations des dirigeants américains qui ne s'intéressent qu'à leur tiroir caisse. Et aux oubliettes les Kopites, les supporteurs de Liverpool sont désormais aux yeux des dirigeants, un frein à la cavalerie mercantile qu'il faut finir d'anéantir. Il faut faire de la place dans le stade aux supporteurs transrégionaux et lobotomisés, plus réceptifs à la bouillasse publicitaire.

Que restera t-il du Liverpool FC?

Les supporteurs historiques c'est déjà presque fini, maintenant les financiers du foot vont s'attaquer au temple identitaire de Liverpool, Anfield' certainement trop ancré dans les valeurs populaires et ouvrières de la ville pour les nouveaux dirigeants, propriétaires des Boston Red Sox, qui ont l'intention de construire un stade flambant neuf, vierge, qui niera jusque dans les sièges, l'histoire extraordinaire du club. Un nouveau stade propice à la création d'une histoire plus politiquement correcte, plus football business quoi.

Le jour où le football a perdu son sens, il a perdu son âme.

Le béton qui a coulé et bâti Anfield, c'est le sang qui coule dans les veines des supporteurs. Mais comment des américains issus du baseball ou de sociétés d'investisseurs pourraient- ils comprendre cela ? Il y a un monde.